À travers mes projets, j’œuvre à un cinéma d’auteur libre et incarné. Dans l'émotion comme dans l'authenticité. C'est là mon intime engagement : mettre à l’honneur les parcours écorchés et les personnalités marginales, sans jamais renier les cultures plurielles. Ma came.? Rendre visibles les invisibles. Redonner au réel ses hors-modèles.
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ORTRAIT
Il était ma fois.
Ma créativité a toujours puisé son inspiration dans le corps humain, à commencer par le mien. À peine savais-je marcher que j’explorais déjà mes possibles, étirant mon enveloppe pour tenter d'en saisir le champ lexical. Ainsi ai-je pratiqué les disciplines en rafale. Qu'elles soient sportives ou artistiques, je les voulais éclectiques par-delà les limites. Qu’il s’agisse de danser, dessiner ou sauter des ceintures en karaté, j'aimais le physique et sa démesure. Ainsi ai-je affûté mon goût pour le mouvement, pour le moment. De là est née une quête essentielle : celle de l'instant, du réel. Mais lentement, sûrement, ce manège m'a donné la gerbe. Trop d'heures de gym à rallonge. Trop de sœurs au régime. Trop de leurres quand j'y mettais du mien. Trop de cours quand j'étais déjà loin. Tant de coups sans de justes raisons.
De cette course à répétition, j’ai fini KO —buté par l’aigreur et les désillusions. À la pudeur des standards, je préfère le chien et la profondeur. Je voulais de l'art, du fair(e), de l'ardeur. Exit l’arbitraire et les fellations financières. Jamais je ne serai la catin de mes pairs. En dépit des fleurs, caresses et autres pistons pervers. J'ai dit non à l’honneur mondain des Je sans fin. Mon travail, mon heure, ma manière. Mon talent, ma faim, ma carrière. Voilà mon chemin de cœur : filmer le sincère sans censeur.
Fascinée par la place du corps dans l’espace, je me suis instinctivement orientée vers la danse et l’art dramatique. Le montage s'est rapidement greffé à ma démarche, m'apprenant à interpeller les sens à travers un jeu narratif et rythmique.
Pour transmettre mes intentions de mise en scène plus globalement, j’ai amorcé mes premières réalisations en 2013, de façon autodidacte. C’est en les présentant à des battles de courts-métrages et autres festivals alternatifs que j'ai conscientisé l’écho de mon discours. Le déclic qu'attendait mon désir de cinéma. Ainsi ai-je franchi le pas en intégrant La Fémis à l'âge de vingt-huit ans (La Résidence, promotion 2017).
Cette expérience m'a permis de prétendre à une légitimité qui me semblait jusque-là hors d'atteinte. Alors resserré sur onze mois de formation dédiée à l'écriture et à la mise en scène, ce cursus intensif donna naissance au développement d’un cinéma engagé : le mien. De là est né Prends mon Poing.
Je trouve mon épanouissement dans la nature viscérale de mes ouvrages, m'impliquant corps et âme. Fictions, documentaires ou encore clips… Qu'importe la forme, j'ai la flamme. J'ai la trique ! J’aime fabriquer avec passion et instinct sans jamais céder au passif. J’aime la dimension primaire de l’être, l'ivresse des sens, la corrélation entre esthétique et sémantique. Sonder le rapport établi entre la dimension sociologique de l'œuvre et le registre filmique choisi par son auteur·ice.